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LES TINEOIDES, des Microlépidoptères "Teignes et Mites" (1) :
Cette Super-Famille constitue un ensemble un peu "fourre-tout" de 28 familles inégales (nombre variable suivant les auteurs); elle forme avec les Monotrysiens Micropterygides et les
Tortricoides la grande majorité des Microlépidoptères, papillons de petite taille aux moeurs variées : certains sont très nuisibles aux cultures (Hyponomeute du pommier...),
d'autres sont commensaux de l'homme en détruisant des produits alimentaires (Alucite des céréales...) ou des matières textiles ("Mites" ou "Teignes des vêtements et fourrures...);
Il faut noter que le terme de "Teignes"peut correspondre à des Familles différentes de Tinéoides : "Teigne du pommier" (F/ Hyponomeutides), "Teigne de la betterave" (F/ Gelechiides), "Teigne du
poireau" (F/ Plutellides), "Teigne des vêtements" (F/ Tineides) et pour ne pas faciliter le sujet, il y a également des "Mites" chez les Pyralides : "Mite du blé" (Plodia), "Mite grise de la farine" (Ephestia);
mais on retiendra que la plupart des "Mites" ou "Teignes" sont de la Famille des Tineides !
Les chenilles peuvent être "mineuses" (Phytocolletides...), peuvent construire des "fourreaux" (Psychides) ou des "étuis" (Coleophorides)...
Silhouettes de 2 "Teignes" communes
Rappel : Place dans la Classification voir page 13
-O/ Lépidoptères
-Division/ Ditrysiens
-s-Division/ Hétérocères
-S-F/ Tinéoides
Caractères essentiels de la Super-Famille des Tinéoides :
-environ 20000 espèces mondiales dont 1500 en France le plus souvent à activité nocturne
-petite ou très petite taille (envergure moyenne de 1 à 2 cm) : groupe le plus important des Microlépidoptères
-antennes simples, palpes maxillaires souvent bien développés
-ailes souvent étroites et allongées : antérieures avec bord externe longuement frangé, postérieures de forme variable trapèzoïdale à lancéolée avec bord postérieur
d'autant plus longuement frangé que l'aile est plus étroite
-3 nervures anales (1a, 1b, 1c) aux ailes avec souvent 1c réduite aux antérieures
-chenilles souvent abritées par un fourreau ou mineuses
Nombre variable et important de Familles suivant les auteurs (28 ?) : les Psychides, par exemple, ont des affinités à la fois avec les Tinéides et les Zygaenides...On se limitera donc aux quelques Familles les plus communes en France (dont les
Aegerides ou Sesiides qui ne sont pas vraiment des Microlépidoptères!)
1-Famille des Tinéides :
-1 à 2 cm d'envergure;plus de 2000 espèces mondiales
-ailes étroites frangées, de couleur terne; de nombreuses volent mal et ont de longues pattes pour courir
-nocturnes ou diurnes, souvent lucifuges; certaines sont cosmopolites
-trompe courte ou réduite
-chenilles se nourrissant de champignons, bois mort, fruits secs, grains, fourrures, lainages...
-quelques unes font un fourreau mobile en soie et débris divers
Beaucoup de documents et clichés sur les Tinéides sont dus à Georges CHAUVIN qui a travaillé pendant plusieurs années, entre autres, sur cette famille et a réalisé de nombreux élevages !
Principales espèces nuisibles commensales de l'homme :
- "Teigne des grains" Tinea granella (13 mm d'envergure, ailes ant. blanc argenté marbré de brun, ailes post. blanc gris brillant, chenilles blanchâtres de 10 mm réunissant plusieurs grains avec des fils
de soie pour les dévorer ensuite de l'intérieur)
"Teignes des grains" Tinea granella
-"Mite des fourrures" ou "Teigne des draps" ou "Mite à fourreau" Tinea pellionella (dans des endroits où elle est peu dérangée : placards à vêtements, tiroirs à lainages, collections d'histoire naturelle...)
-"Teigne ou mite des vêtements ou " Tineola bisseliella cosmopolite
-"Mite des tapis" Trichophaga tapetzella
-"Mite des vêtements"-fourreau larvaire et nymphal de "Mite des fourrures"-"Mite des tapis"
Tinea pellionella et son fourreau : Le fourreau, aux formes géométriques est aplati dorso-ventralement; il est construit et agrandi régulièrement avec des matériaux alimentaires (brins de laine, poils); en cas de disette, la larve peut survivre en mangeant son fourreau - A droite, un Braconide Chremylus elaphus préparant
sa ponte sur une chenille de Tinea; un premier temps, il perce le fourreau à l'aide de sa tarière-aiguillon et paralyse la chenille; en un deuxième temps il dépose ses oeufs sur le corps de la chenille (5-6 par chenille) tout en restant sur le fourreau; les larves du Chremylus pénètrent dans la chenille pour y effectuer leur complet développement, ce qui entraine la mort de la chenille (G.Chauvin)
Cycle de Tinea pellionella : monovoltine dans les milieux naturels, peut accomplir 3 générations annuelles dans les maisons chauffées
Chenille de Tinea pellionella dans son fourreau sur un mur dans une maison...
Chenille de "Mite" Tinea extraite de son fourreau...(photo B.Cornu)
Détail de la filière d'une tête de chenille Tinéide Monopis rusticella lui permettant de construire son fourreau...(photo M.E.B G.Chauvin)
Chenilles de la "Mite des vêtements" Tineola biseliella
Chrysalide de Tineola biseliella extraite de son abri nymphal (photo G.Chauvin)
Les photos suivantes (de Georges Chauvin) de "fourreaux tricolores" visualisent les mues larvaires de la "Mite des fourrures" : à chaque mue larvaire, la "chenille à fourreau" est placée sur un tissu de laine de couleur différente :
Etude originale de la croisssance des fourreaux larvaires de Tinea pellionella sur tissus de couleurs différentes changés à chaque mue larvaire (on peut ainsi visualiser le nombre de mues!) (photos G.Chauvin)
Les Lépidoptères à larves kératophages sont appellés " Mites des vêtements"; le document suivant figure les Tinéides les plus communes dans les habitations : Monopis crocicapitella, Monopis rusticella,Trichophaga tapetzella, Tinea pellionella et Tineola bisselliella.
C'est cette dernière espèce qui commet le plus de dégâts dans les maisons car elle peut vivre dans des conditions extrèmes; sa larve est capable de réaliser tout son développement à 0 % d'humidité relative :
Principales "Teignes kérotophages"ou "Mites des vêtements" (de 7 à 10 mm de long) (planche de G.Chauvin)
Monopis crocicapitella - Trichophaga tapetzella - Tinea pellionella- Tineola (photos G.Chauvin)
Autre "Mite des tapis" Trichophaga tapetzella (photo A.Peuch) - Tineola bissleliella
Tineola bisselliella, environ 5 mm de long, envergure 15 mm, tête rougeâtre, ailes antérieures jaune beige satiné, ailes postérieures frangées, espèce en régression...(photos P.Falatico)
Autre Tineola bisselliella dans une maison...(photos M.Le Masson, vallée du Grésivaudan)
Tinea pellionella : larve dans son fourreau et adultes in copula (sur peau de lapin rasée par les larves) - larves (dans leurs fourreaux) sur pull (photos G.Chauvin)
Trichophaga tapetzella : sur pelote de réjection de Chouette effraie - exemplaire en collection (photos G.Chauvin)
(En forêt, les pelotes de réjection (mélange de poils et d'os) qui sont rejetées par les oiseaux Rapaces sont détruites sur le sol par des décomposeurs kératophages (sauf les os); deux Tineides sont les premiers â intervenir : M. rusticella et T.tapetzella; dans ces conditions naturelles, ces 2 espèces sont bivoltines (adultes en avril-mai puis en septembre-octobre);
elles hivernent à l'état de larves; les chenilles ne construisent pas de fourreau mais creusent et tapissent de soie des galeries qu'elles creusent dans les pelotes; M.rusticella qui est très hygrophile ne se trouve qu'exceptionnellement dans les habitations...)
Monopis rusticella (photos G.Chauvin)
Monopis monachella, envergure 15 mm, chenille dans les nids et déchets secs dont animaux morts...(photo M.Chevriaux)
Monopis nigricantella, environ 10 mm de long (photo J.Bailloux, Var)
fourreaux larvaires de Monopis crocicapitella fixés sur une boîte d'élevage
(Le fourreau larvaire mobile, aplati dorso-ventralement permet facilement d'identifier la chenille; construit avec des éléments granuleux (sable, débris divers qui le rendent homochrome) assemblés avec de la soie; il est agrandi périodiquement au cours de la vie larvaire; la chenille vit au niveau du sol et parfois dans le sol (jusqu'à 3 cm de profondeur); en fin de développement, la larve délaisse le substrat alimentaire
et se nymphose dans son fourreau après l'avoir fixé avec des fils de soie, au dessus du sol, jusqu'à 3 m de hauteur; les larves, essentiellement kératophages, vivent dans les terriers de rats, les poulaillers, les pelleteries, etc...; elles peuvent se développer sur des substrats très divers; j'ai ainsi maintenu l'espèce en élevage pendant 6 ans,, sur un mélange à parties égales de son, farine et grains de pollen;
la chenille ne supporte pas un degré hygrométrique inférieur à 80 % , ce qui rend Monopis crocicapitella rare dans les maisons habitées; bivoltine avec adultes en avril et juin puis en août et septembre; les larves passent l'hiver au dernier stade) (G.Chauvin)
Autre fourreau de Monopis crocicapitella sur une planche construit avec de la sciure de "vrillettes" - autres fourreaux de collection dont l'un ouvert (photos G.Chauvin)
Tinea sp. (photo M.J.Ledoux) - Tinea trinotella : 12 mm d'envergure, son allure, avec ses ailes portées "à plat" lorsqu'elle est au repos permet , entre autres, de la distinguer de T. pellionella; les larves sont elles aussi kératinophages mais elles se développent à l'extérieur des maisons habitées, préférant les nids d'oiseaux ou les poulaillers (photos G.Chauvin)
Tinea lanella...(photos G.Chauvin)
Tinea dubiella trouvés dans le sous-sol d'une maison, envergure 12 mm...(photos A.Wojtyra)
Tinea semifulvella, envergure 20 mm, la chenille peut se rencontrer dans les nids...(photos G.Champier, Isère)
Tinea murariella : la larve de ce Tinéide cosmopolite est kératophage et peut occasionner d'importants dégâts aux pelleteries et tissus de laine; peu abondante en France, elle peut proliférer dans les régions à climat plus chaud ( Brésil, Arabie, Algérie, Soudan, Australie...);
en laboratoire, en conditions contrôlées (Température de 20 degrés et humidité de 50 %), son élevage est facile à réaliser, sur des peaux de lapin; dans de telles conditions, il peut y avoir 4 générations par an (G.Chauvin)
Fourreaux avec exuvie larvaire de Tinea murariella : le fourreau de la chenille est identique à celui de Tinea pellionella
(L'adulte, dont les couleurs varient du jaune doré (comme Tineola bisselliella) au gris clair (comme Tinea pellionella) est difficile à identifier surtout quand les deux ponctuations caractéristiques de ses ailes antérieures sont peu distinctes; seul un examen approfondi des génitalias du mâle permet de différencier l'espèce, la femelle ayant des genitalias similaires à ceux de Tinea pellionella et à ceux de Tinea metonella;
les cornuti du mâle présentent de petites épines à leurs extrémités et il n'y a ni pointes ni crochets sur la vésica, leur observation est donc indispensable à la détermination; ceci illustre parfaitement les problèmes que pose l'identification des Tinéides : un long travail préalable et l'examen de plusieurs exemplaires sont parfois indispensables pour acquérir une certitude) G.Chauvin
On peut aussi trouver des fourreaus de Tinéides dans la couche superficielle d'un compost assez humide : photos suivantes de J.P.Marino
Principaux critères d'identification de la famille de cette chenille ("larve") issus d'une clé des chenilles de Lépidoptères :
-antennes plus courtes que la tête
-pattes abdominales avec des crochets
-pattes thoraciques présentes
-pattes abdominales développées
-chenille nue n'ayant que des soies primaires
-fausses-pattes présentes sur abdomen 6
-crochets des pattes abdominales disposées en cercle
-2 soies préstigmatiques sur le prothorax
-crochets des pattes abdominales sur 1 rang
Larve de Tinéide (3 mm de long) avec son fourreau de soie sur lequel est collé du sable très fin
La larve débarassée de son fourreau et gros plan sur la tête vue de profil...
Gros plans sur la fausse-patte abdominale 4 avec sa rangée circulaire de crochets...
Gros plans sur les pièces buccales et antennes de la tête et sur les crochets en V de la dernière paire de pattes abdominales
Anomalotinea liguriella (photo J.M.Chauvin) - probablement Psychoides filicivora...(photo A.Wojtyra, Oise)
Dryadaula heindeli, envergure 10 mm...(photos M.le Masson, dans une habitation, Isère)
Autre Tinéide non kératophage aux larves vivant sur les champignons ou le bois mort Triaxomera parasitella, envergure 20 mm (photo G.Chauvin)
Euplocampus anthracinus, envergure 30 mm, chenille saproxylophage sur bois mort de feuillus... (photo M.Ludwig)
Un Tinéide des Iles Australes (Kerguelen) Pringleophaga kerguelensis femelle et mâle aux ailes atrophiées comme la plupart de la faune endémique de ces îles (Insectes aux ailes absentes ou atrophiées car ils sont transportés passivement par les vents violents de cette région!) photos G.Chauvin
Les 2 espèes de Tinéides du genre Pringleophaga endémiques des iles australes Kerguelen et Crozet (dessins de G.Chauvin)
Un des plus grands Tinéides (envergure plus de 25 mm) aux chenilles kératophages d'Afrique tropicale : Tineola infuscatella - trous de perforation de la chenille sur les restes d'une corne de vertébrés (photos G.Chauvin)
(les perforations sont bien visibles sur la photo de droite; les galeries de nymphose tissées par les chenilles sont plus ou moins enfouies dans le sol)
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