Page 35


Page précédente Page suivante

DEFENSE ET CAMOUFLAGE DES INSECTES (3)

C-Homochromie variable (ou changeante) :

Les exemples précédents montraient des cas d'homochromie simple (type invariable de coloration); mais il y a plus remarquable avec certaines espèces capables de modifier assez rapidement leur couleur et de s'adapter ainsi momentanément au milieu (il existe aussi de l'homochromie saisonnière);
Un cas connu en Europe est celui des Criquets Oedopodes qui prennent momentanément la couleur du substrat (Oedipoda caerulea); cette homochromie variable existe dès le stade larvaire



Homochromie changeante chez le Criquet Oedipoda caerulescens


Homochromie d'un Machilide sur un rocher en Savoie (photos M.Billard, 500 m)


Diffcile de repérer un Oedipoda dans cette pierraille (Queyras, 1600 m)


Oedipoda sp. homochrome au milieu des cailloux...


Oedipoda germanica homochrome sur une branche...(photo D.Pollen)


Autre homochromie chez Oedipoda caerulescens...(photo A.Guibentif)


Autre Oedipoda sp. homochrome dans la végétation...(photo P.Segard)


Autre homochromie avec le sol chez un autre Oedipodine Sphingonotus caerulans...(photo P.Falatico)


Autre exemple d'homochromie chez Acrotylus insubricus (photo P.Falatico)


Bel exemple d'homochromie chez un Pamphagide de l'Ile de Rhodes : Orchamus yersini (photos C.Fortune)


Autre type de camouflage plus disruptif chez Oedaleus decorus (photo P.Falatico)


Homochromie du "gamma" Autographa gamma bien "camouflé" à terre - Femelle du Géométride Hypomecis punctinalis homochrome sur son support...(photos P.Falatico)


Autre exemple d'homochromie pour des chrysalidse de Piérides accrochées à un mur : Pieris napi - Pieris mannii (photos P.Falatico)

C'est aussi le cas des fourreaux de Lépidoptères Psychides constitués de petits graviers : cette homochromie résulte ici des circonstantes du substrat utilisé



Fourreaux du Psychide Melasina

D-Colorations "voyantes" et dessins d'avertissement : colorations prémonitoires

Chez certains,déjà protégés soit par des appareils vilnérents,soit par une odeur désagréable ou une non comestibilité, se sont développés par sélection des marques apparentes les signalant aux carnivores qui seraient avertis (par expérience ?) de ne pas s'attaquer à ces espèces dangereuses ou non comestibles
D'autres, non dangereux ou non comestibles, en ont profité pour posséder ces signes extérieurs d'avertissement :

D1-Ocelles des lépidoptères :
La vue d'une paire d'"yeux" grands ouverts et regardant en face provoque une réaction de terreur et de fuite surtout chez les prédateurs mammifères et oiseaux :effet répulsif établi par de nombreuses expériences ou au contraire l'attaque dirigée sur l'ocelle (intérêt des dessins ocellés des ailes des papilions situés loin des parties vitales de l'insecte : cas du 'Flambé")
Ces explications un peu simplistes peuvent cependant paraitre discutables pour certains : voir article d'Eric GEIRNAERT


Ocelles du Lépidoptère Satyride Eudia pavonia ressembant à des yeux de Rapace!



"Petit paon de nuit" : Eudia pavonia





3 Lépidoptères ocellés ou "Paons" : "Grand Paon de nuit" Saturnia pyri-"Petit Paon de nuit" Saturnia pavonia-"Paon du jour" Inachis (Vanessa) io (exemplaires en "mauvais état" mais suffisants pour comparer et j'ai utilisé la tête de l'un d'eux pour dissection!)
-Il faudrait y ajouter le "Sphinx ocellé" ou "Sphinx demi-Paon" Smerinthus ocellata

D2-Colorations jaunes et noires mimant les colorations d'insectes prédateurs dangereux :
Ces colorations signent pour un carnivore la dangerosité de l'insecte qui pourtant ne l'est pas !C'est le cas, par exemple, de Diptères Syrphides,de certains Coléoptères et des Lépidoptères Sésides qui ont des raies noires et jaunes imitateurs de la Guêpe (on peut parler de colorations prémonitoires);c'est aussi du mimétisme partiel :



3 cas de "fausses-guêpes" : Coléoptère Plagionotus-Diptère Syrphus-Lépidoptère Dipsosphecia

D3-Colorations rouges et noires ou jaunes et noires d'avertissement ou aposématiques signalant une toxicité de l'insecte :
Les "Mylabres" (Méloides) et les Zygènes (Lépidoptères) sont nonchalents et peu pressés de s'envoler sur les fleurs car les prédateurs connaisent leur toxicité signalée par leur coloration (causticité extrême de l'hémolymphe des "Mylabres" : utilisé autrefois en cataplasme révulsif...); mais les colorations rouges et noires des "Punaises Cercopes" ne sont pas liées à leur toxicité car ils ont la capacité de sauter rapidement suivi d'un vol long pour se mettre de toute façon à l'abri des prédateurs (ils auraient pareillement échappé à ces prédateurs même avec des couleurs non aposématiques)


"Zygène" et "Mylabre": colorations rouges et noires aposématiques signalant aux prédateurs leur toxicité


Les "gouttes de sang" sur fond noirâtre de la "Zygène filipendule" sont des coloration aposématiques (photo P.Pinson)


Les "Ecailles" (Arctiides) ont des couleurs contrastées aposématiques avec des motifs signalant aux oiseaux leur toxicité comme cette "Ecaille villageoise" Epicallia villica


Epicallia villica mâle endormi sur le rebord d'une fenêtre !


10 minutes plus tard, il ne reste plus que...la tête !! (quid de l'efficacité des couleurs aposématiques ?)


Un "Criquet" Pyrgomorphe exotique montrant des couleurs aposématiques dissuadant, en principe, les prédateurs : Zonocerus elegans (photos C.Fortune, Tanzanie)


Punaise "Cercope" : colorations rouges et noires n'ayant rien à voir avec leur toxicité

D4-Attributs morphologiques mimant ceux d'un prédateur:
Aspect de "serpent" ou "oeil fixe" de chenilles de Sphingides


Chenille du "Grand Sphinx de la vigne" mimant une tête de serpent (photo M.Soudanne)-Chenille du "Sphinx de l'Epilobe" avec sa corne en forme d'oeil fixe (photo P.Le Gall)

E-Mimétisme :

On a déjà vu, dans les pages précédentes, les cas de la "Volucelle-Bourdon" et des "Psythires" parasites des nids de Bourdons qui s'en acommodent (il vaudrait mieux parler d'espèces commensales); cette ressemblance a pour résultat que le mimant a des caractères différents du groupe d'Insectes auquel il appartient; ce mimétisme vrai est souvent le cas du mimant vivant dans le même biotope que le mimé Il en tire surtout avantage dans le cas de ressembance avec un insecte dangereux


Ressemblance (mimétisme) aposématique entre différentes espèces de Nymphalides (Ithomiines, Danaines, Heliconines) et Erycinides en Guyane britannique...




Quelques exemples ci-dessus d'espèces mimétiques aposématiques de la Potato River en Guyane...(source N.H.M Oxford)


Exemple africain de mimétisme parasitaire : la femelle de l'Asilide (Hyperechia fasciata) pond dans les nids du Xylocope et ses larves vont ensuite se nourrir des larves de l'Hyménoptère puis des provisions de miel et pollen... (source N.H.M Oxford)


Autre Asilide africain Hyperechia sp. (Burkina-Faso) mimant un Xylocopine (photo H.Robert)

On distingera donc, en simplifiant : le mimétisme "parasitaire" (commensaux de Bourdons, commensaux de Fourmis ou myrmécophiles) et le "mimétisme batésien" (espèces sans défenses mimant des espèces reconnues dangereuses ou non comestibles)
Ici, c'est du mimétisme vrai où l'insecte mime le mimé dans sa totalité


Cas des Insectes myrmécophiles :espèces mimant la couleur et les étranglements des fourmis Camponotus proches desquelles ou avec qui elles vivent :larves de "punaise" Nabis,araignée Salticide...
Cas des Diptères Eristalides : elles miment l'abeille domestiques;on les rencontrent surtout en automne où les gens les prennent pour des abeilles ("les Abeilles d'automne ne piquent pas"!!!); de même que beaucoup prennent les Syrphes pour des Guêpes!


Diptère Syrphide Eristaline mimant une Abeille

Cas d'autres Diptères Syrphides imitant des "Bourdons" : quelques exemples suivants...


La "Volucelle-Bourdon" Volucella bombylans femelle - Le "Syrphe bombiforme" Arctophila bombiforme mâle (photos C.Fortune)


Autres Syrphides Merodon equestris mâles mimant des "Bourdons" (photos P.legros et G.Chauvin)


Autres Syrphides mimant un "Bourdon" : Eriozona syrphoides femelle (photo R.de la Grandière) - Eristalis intricarius femelle


Diptère Muscide imitant un "Bourdon": Mesembrina mystacea femelle sur bouses (patures alpines, 1300m), était en compagnie d'autres M.meridiana femelles (photos C.Noir)

Il existe aussi des "Punaises" Hétéroptères imitant des fourmis :


2 "Punaises" mimant des "Fourmis" : Forme microptère du Miride Myrmecoris gracilis (photo C.Fortune) - Juvénile du Nabiide Himacerus mirmicoides (photo J.Bierrewaerts)





Page suivante







1-2-2bis-3-3bis- 3ter-3terter-3terterter-3-4-4- 4-1- 4bis-4ter-4terter-5-5bis-5ter-5terter-6- 6bis-6ter-7-7bis-8-8-1-8bis-8ter- 9-9bis-9ter-9terter-10- 10bis-10bisbis-11-11bis-11bisbis-11bisbisbis-11-3-11ter-12- 12bis-13-13bis- 13ter-13terter-13terterter-13-4-13-5-14-14bis- 14ter-14ter-1-14ter-2-14terter-15 -15bis-15ter-15terter-15terterter-15-4-15-5-16 -16bis-16bisbis-16ter-17-17bis-17ter -17terter-17-4-18-18bis-18ter-18terter-18-4-19 -20-21-22-23-24-25 -26-27-28-29-30-31 -32-32bis-33-34-35-36-37- 38-39-40-40bis-42-43-44-45-46-47-48 -49-50-51-52-53-54-55-56-57