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LES "CRIQUETS" ou ACRIDIENS, une famille "chanteuse" (1) :

Les "Criquets" ont été ainsi nommés pour leur "chant" incessant à tout moment de la journée et même la nuit; ils mettent du zèle et de la persévérence à se faire connaitre dès que le soleil et la chaleur sont au rendez-vous ! ils sont aussi connus par le profane que les papillons : il n'y a qu'à courir dans une prairie basse en été pour voir s'envoler de partout des centaines de petits sauteurs ailés; les mâles stridulent en frottant le plus souvent les "cuisses" postérieures contre les nervures des élytres; ils sont tous phytophages et ravageurs en régions tropicales et arides où ils sont appelés, à tort, "Sauterelles"



En simplifiant, on fera correspondre les "Criquets vrais" avec la Famille des Acridides

Remarque : De nombreux dessins anatomo-morphologiques concernant les Acridiens ont été présentés dans les premières pages de ce site : morphologie : page 2, ailes : page 4-2, organes stridulants : page 5terter, abdomen : page 4bis, criquets pélerins : page 16bis, homochromie : page 35...


Oedaleus decorus : exemple de camouflage par coloration disruptive (s-F/ Oedipodines) photo Vanden Eeckhoudt
(Assez grand criquet : 30 mm; pronotum avec 4 bandes jaunâtres en forme de croix, assez commun)

L'ancienne classification, très pédagogique situait les Criquets dans les "Orthoptères sauteurs" ou Saltatoria avec les "Grillons" et les "Sauterelles"; (la systématique actuelle, à l'intérieur des Acridoides, est encore en refonte comme dans d'autres groupes)

Rappel : Place dans la Classification : voir page 9

-O/ Orthoptères
-s-O/ Caelifères : antennes courtes,
organe stridulatoire (crête) sur fémur postérieur
-S-F/ Acridoides : épines sur tibias postérieurs,
pronotum non longuement prolongé en arrière
-F/ Acridides


Face d'Acridien (photo D.Martin)

Comparaison "Criquet"-"Sauterelle"
Criquets (Caelifères)Sauterelles (Ensifères)
-antennes courtes
-oviscapte femelle peu saillant
-stridulation : crête fémorale
-pas d'oothèque
-antennes longues
-oviscapte femelle très saillant
-stridulation : champ élytral
-oothèque


Super-Famille des Acridoides
Familles non AcrididesFamille des Acridides
-Sillon fastigial présent
-Lobe basal inf. des fémurs post + long que le lobe supérieur
-Sillon fastigial absent
-Lobe basal inf. des fémurs post. + court que le lobe supérieur
-Famille des Acridides
-Pas d'aires fastigiales apicales
-Tête non conique
-Famille des Pamphagides
--
-Aires fastigiales
-Tête conique aigüe
-Famille des Pyrgomorphides
--
-pronotum caréné au milieu prolongé en très longue pointe
-tegmina très petits (2 écailles ovales sur le côté)
-Famille des Tetrigides
--



Comparaison Pamphigide et Pyrgomorphide


Comparaison fémur postérieur non Acridides et Acridides


Un Pyrgomorphide de Turquie : Pyrgomorpha sp....(photo A.Guibentif)


Autre Pyrgomorpha sp. de Tunisie (photo G.Chauvin)


Le "Pyrgomorphe à tête conique" Pyrgomorpha conica du Moyen-Atlas marocain : male (15-18 mm) - juvénile femelle (22-30 mm) (photos C.Fortune)


Juvénile de Pyrgomorpha conica...(photo J.P.Lavigne, Vinon sur Verdon, 17/04/2010)


Pyrgomorpha conica juvéniles du Moyen-Atlas marocain (photos C.Fortune)
(espèce dont la répartition va de la zone méditerranéenne à l'Afrique équatoriale avec des variétés locales...)


Couple de Pyrgomoprha conica...(photo A.Garcin, Masiif de l'Etoile, Nord de Marseille)


Juvénile de Pyrgomorpha conica sorti d'hiver avant de devenir adulte en mai, endroits secs comme en Provence (transmis par G.Salama)


Autre "Pyrgomorphe à tête conique" Pyrgomorpha conica, environ 25 mm de long (photo J.P.Lavigne, Var) - Autre Pyrgomorpha conica en compagne d'un petit juvénile d'Euchorthippus (photo J.P.Lavigne)


Autres Pyrgomorpha conica : individu gris à macules noires - couple (femelle vert pâle-mâle gris-brun à macules noires et vertes) photos C.Fortune, île de Rhodes, Grèce
(les femelles sont plus souvent vertes et les mâle plus souvent gris à macules noires...)


Autres Pyrgomorpha conica...(photos J.P.lavigne)







Pyrgomorphine de l'Afrique orientale : Dictyophorus sp. femelle...(photos C.Fortune, Tanzanie)


Dictyophorus sp. mâle (photos C.Fortune, Tanzanie) - Atractomorpha acutipennis, pronotum à bord inférieur rectiligne avec rangée de petits tubercules blancs (photo J.P.Lavigne, Sénégal)
(on voit bien sur ces Pyrgomorphes, l'aire fastigiale en avant de la tête avec le sillon fastigial...)




Autre Pyrgomorphine exotique : juvénile de Phymateus sp. dont on voit déjà les futures couleurs aposématiques (photos C.Fortune, Tanzanie)


Autre Pyrgomorphine exotique aux couleurs aposématiques : Zonocerus elegans, forme macroptère mâle (photos C.Fortune, Tanzanie)




Remarque : la Classification récente fait une autre Famille non-Acridide : F/ Catantopides avec surtout 2 sous-Familles en France (s-F/ Catantopines et s-F/ Calliptamines)


Accouplement du "Criquet pansu" Pezottetix giornai (F/ Catantopides) : 11-18 mm, gris brun variéde brun foncé, gros fémurs postérieurs avec 2 taches brunes plus ou moins nettes, élytres courts ovales dans les 2 sexes, méditerranéenne (photo L.Bonherbe)


Autres variants de coloration chez Pezotettix giornae in copula...


Couple de Pezotettix giornai(giornae) in copula qui a atterri sur le dos d'une "Mante religieuse" femelle (photo Y.Banière)


Autres accouplements chez Pezotettix giornai(giornae) (photos P.Falatico) - Juvénile (photo M.Billard)


Pezotettix giornai(giornae) : in copula en octobre dans le Sud-Est (photo P.Falatico) - femelle (photo J.P.Lavigne)


Pezotettix giornae : couple (photo S.Rolandez) - mâle (photos J.P.Lavigne)


Juvéniles de Pezotettix giornae (photos L.Delattre et A.Guibentif)




La Famille des Pamphagides comprend de nombreuses espèces essentiellement des régions circum-méditerranéennes difficiles à identifier :




"Criquet hérisson" ou "Criquet rhodanien" dit également de Crau Prionotropis hystrix ssp rhodanica, stades juvéniles et adultes; Protection nationale depuis 1976, très menacé (photos L.Fabre)
(Espèe endémique de la Crau découverte par hasard en 1920 alors que la population était affairée à palier une invasion de "Criquets marocains"; émerge en avril, adulte début juin puis tous morts fin juin, début juillet pour les retardataires résistants)


Pamphagide Eunapiodes (Pamphagus) sp...(photo de Turquie de A.Guibentif)


Pamphagide Prionotropis sp. parmi les nombreuses sous-espèces méditerranéennes (photos E.Boyet)
(Prionotrips a une tête rugueuse, grand pronotum à surface tuberculée, abdomen un peu caréné denticulé au bord postérieur médian de chaque tergite, élytres latéraux et très courts)


Pamphagide : Pamphagus marmoratus femelle de Tunisie (photo G.Chauvin)


Pamphagus sardeus juvénile, la seule espèce sarde (photo J.M.Desjacquot, Sardaigne, 17/04/2011)


Autre Pamphagide du Moyen-Atlas marocain : Pamphagus sp....(photos C.Fortune)




Autre Pamphagus sp du Moren-Atlas marocain (photos C.Fortune)


Autre Pamphagide du Maroc : Ocnerodes sp., petit mâle gris blanchâtre...(photos C.Fortune)


Autre Ocnerodes sp. ? du Moyen-Atlas marocain (photos C.Fortune)


Autre Ocnerodes sp. du Moyen-Atlas marocain (photo C.Fortune)


Autre Ocnerodes sp....(photos J.M.Desjacquot, Siagres, Portugal)


Autre grand Pamphagide femelle (45 mm) proche du genre Prionotropis...(photos C.Fortune, Moyen-Atlas marocain)




Pamphagide de l'île de Rhodes : Orchamus yersini... (photos C.Fortune, Rhodes)
(en principe, la seule espèce de Pamphagide de l'île de Rhodes)




2 autres Pamphagides de Turquie du genre Orchamus : Afyon (Sud Turquie) - Yaraligôz (Nord Turquie) (photos A.Garcin)
(Genre diffcile avec beaucoup d'espèces : O. davisi ? O.yersini ? O.hebraeus ?... il faut disséquer le complexe phallique pour les mâles)

Les 3 espèces suivantes de Pamphagides du Nord-Ouest africain (photos d'A.Garcin) ont été identifiées par Mr Louveaux, collaborateur du site acridien du Museum :


Pamphagus sardeus femelle


Glauvarovia mendizabali


Bolivaremia domenechi

(encore une fois, les Pamphagides sont très nombreux dans tout le pourtour méditerranéen et très mal répertoriés ; je ne sais même pas s'il existe un vrai spécialiste de ce groupe compliqué aux formes souvent bizarres...)





Un Pyrgomorphe africain : Zonocerus variegatus ou "Criquet puant"
(certains Pyrgomorphes exotiques sont aptères)


Un Criquet ravageur africain : Zonocerus variegatus femelle (photo H.Robert au Burkina-Faso)


Autre Zonocerus variegatus...(photos J.P.Lavigne, Sénégal)


Autre Pyrgomorphide africain : Poekilocerus bufonius hieroglyphicus juvénile; espèce des savanes semi-désertques liées aux Asclépiadacées..(photos A.Garcin, 19/12/2017, environs d'Aousserd, Sahara atlantique)
(couleurs aposématiques à dominante jaune orangé, environ 50 mm de long; tacheté de violet ou noir, antennes épaisses filiformes annelées de jaune et noir, partie dorsale du pronotum lisse...)


Un Acridide ravageur africain (Burkina-Faso) : Kraussaria sp. (photo H.Robert)




Caractères généraux essentiels de la Famille des Acridides :

-environ 10000 espèces (moins de 100 en france)
-antennes courtes (20 articles au maximum)
-vertex avancé en angle avec de chaque côté une petite fossette temporale ou fovéole temporale (n'existe pas chez tous les "Criquets")


Têtes de criquet : "Criquet noir-ébène" Omocestus ventralis (photo P.Falatico) - "Criquet égyptien" Anacridium aegyptium (photo J.P.Marino)

-3 ocelles (2 postérieurs et 1 antérieur)
-pronotum développé avec ou sans carène médiane et 2 carènes latérales et 2 lobes latéraux (importance pour la détermination)


détail de la partie antérieure du "Criquet" Euchorthippus declivus (photo H.Robert)
(Le cercle indique une anomalie antennaire!)

-ailes antérieures ou élytres ou tegmina (tegmen au singulier) plus ou moins longs et pouvant cacher les ailes postérieures (ailés, microptères, aptères...) La nervation des tegmina est utilisée en systématique (formes du champ médian et du champ costal...)


Nervation du tegmen (cas de Stauroderus scalaris : nervures du champ médian en "échelle") d'après H.Bellmann-G.Luquet
-la forme des champs médian et costal, la présence (Chorthippus) ou non (Stenobothrus) d'un lobe basal sur le bord antérieur du tegmen sont des caractères d'identification des "Criquets"


Le lobe basal dilaté de l'élytre (tegmen) est typique du genre Chorthippus (photo L.Weitten)



-abdomen à 10 tergites; 9 sternites chez le mâle et 8 chez la femelle
-anus entouré par 3 petites valves anales : paraprocte et épiproctes
-2 cerques d'1 seul article (forme des cerques mâles utilisée en systématique)
-oviscapte très court à 4 valves divergentes


Extrémités abdominales schématiques de criquets mâle et femelle


Extrémité abdominale femelle d'un Criquet Calliptamine avec les valves écartées à droite (photos H.Robert)


Extrémités abdominales mâle et femelle du "Criquet egyptien" Anacridium aegyptium (photos M.Verolet)

-tympan auditif de chaque côté du 1er tergite abdominal


Organe auditif ou tympanique de Criquet (d'après Schwabe)
(n.t = nerf tympanique, o.t = organe tympanique, st.s et st.i = stigmate)


Tympan auditif de "Criquet" : Arcyptera fusca (photo P.Falatico) - Euchorthippus declivus (photo H.Robert)

-tarses à 3 articles


Patte postérieure et médiane de Criquet
(Ar=arolium, bcs=suture basicostale, Cx=coxa, cxs=suture coxale, Fm=fémur, Tar= les 3 articles du tarse, Tb=tibia, Tn=trochantin, Tr=trochanter, Un=griffes)



-stridulation : crête de petits tubercules saillants sur la face interne des fémurs postérieurs
Le type de stridulation ("Chant") des Criquets mâles est aussi un critère important d'identification (enregistrements)

-ponte dans la terre : le court oviscapte oblige la femelle à enfoncer son abdomen entier pour produire des oeufs réunis dans une capsule ovigère (couche de terre cimentée avec du mucus)


Schéma de l'allongement de l'abdomen femelle pendant la ponte (d'après Vosseler)-Ponte de Criquet dans la terre


Ponte d'Oedipoda dans le sol (photo M.Chevriaux)



"juvéniles" (ou "nymphes") avec leurs ébauches alaires : Chorthippus sp. (photo A.Guibentif) - vert vif plus ou moins jaunâtre de Criquet egyptien Anacridium aegyptium
(voir un stade plus âgé brun cendré sur une page suivante) (photo G.Finck)


Difficile d'identifier ce petit juvénile d'Acridide (dans un capitule d'Astéracée) aux couleurs brillantes qui changeront au cours du développement...(photo P.Falatico)


Juvénile d'Acridide mort en partie momifié par le champignon Entomophtora...(photo A.Bauvey)


Pas de pitié pour les "Criquets" chez la "Mante religieuse"...(photo P.Falatico)


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