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Les CICINDELIDES ou "Cicindèles", des larves à l'affût et des adultes coureurs

Ce sont des Caraboïdes parfois considérés comme une sous-Famille des Carabides (les Elaphres, à allure de petites Cicindèles, sont des Carabides !); ils ont une forme élancée, courent et volent avec agilité et attrapent leurs proies à la course sur le sol des terrains ouverts et ensoleillés; leurs larves , à structure aberrante, sont à l'affût dans des terriers verticaux ou en entonnoirs à la manière des Fourmillions...Ce sont d'excellents voiliers héliophiles et thermophiles; espèces en régression sauf la "Cicindèle champêtre" toujours assez commune...


La "Cicindèle hybride"

Rappel : Place dans la Classification (voir page 11)

-O/ Coléoptères
-s-O/ Adephages: carnassiers, nervation riche
-Section/ Caraboides
-F/ Cicindèlides

Comparaison Cicindèlide-Carabide
CicindelideCarabide
-Tête +ou- orthognathe-Tête prognathe
-Yeux très saillants-Yeux peu saillants
-Antennes insérées au-dessus
du clypeus qui est large
-Antennes insérées latéralement
sous les rebords du clypeus
-Elytres sans stries-Elytres généralement striés




La face "rieuse" mais peu engageante de la "Cicindèle champêtre" (photo G.Rubatto)

Caractères essentiels de la Famille des Cicindèlides :

-plus de 2000 espèces mondiales
-taille modeste : inférieue à 2,5 cm (moyenne de 1 cm pour les espèces françaises)
-corps élancé hérissé de longs poils
-tête avec 2 gros yeux saillants (plus larges que le pronotum) et antennes insérées juste au-dessus des grandes mandibules
-mandibules très développées recourbées comme des sabres


Mandibules recourbées et puissantes (on voit également l'insertion des antennes au-dessus de ces grandes mandibules et les 2 gros yeux saillants)


Têtes de Cicindela campestris vues de face...(photos P.Falatico et J.P.Marino)

-lobe intérieur des maxilles (lacinia) biarticulé d'où ressemblance à des palpes : ancien nom d'Hexapalpes
-longues pattes adaptées à la course et très épineuses
-souvent couleur vive : vert, noir ou brun métallisé à bandes marginales marbrées et motifs variés ou des points clairs
-ponte dans le sol où la larve fore un terrier; cette larve n'a pas d'urogomphes; le terrier peut être vertical, oblique, en entonnoir, en bayonnette...

La Larve aberrante des Cicindèles :


Larve de la "Cicindèle des champs" Cicindela campestris (photo L.Gaggero)

-larve de 2 cm environ carnivore comme les adultes avec grosse tête large cuirassée, une bosse sur le dos garnie de crochets robustes ou de simples tubercules et un corps mou et blanchâtre !

-tête et pronotum forment un disque sclérosé jouant le rôle de clapet en position de retrait dans la galerie, le disque fermant le terrier
-présence sur le tergite 5 d'un crochet simple ou bifide (il peut y en avoir 2 ou 3) pour permettre à la larve d'adhérer à la paroi du terrier en position d'affût



Larve de "Cicindèle des champs" (d'après Weber)


Libellulide attrapé par une larve de Cicindèle...(photo F.Poitel)


Larve de Cicindela campestris extraite de son "trou"...(photos F.Poitel)


ouvertutre du "terrier" - tête et pronotum formant un disque sclérosé servant de clapet (photos J.P.Marino)


détail du disque formé par la tête et le pronotum


larve extraite du terrier en vue latérale montrant le corps bossu aux niveaux du 2e segment thoracique et du 5e segment abdominal (photo J.P.Marino)


larve extraite du terrier en vue dorsale (photo J.P.Marino)

-cette larve ne sort jamais du terrier et se nourrit de fourmis, chenilles, moucherons et autres petits insectes qui tombent dans l'ouverture du terrier ou s'en approchent...
-évolution larvaire mal connue de 1 à 2 ans ?
-nymphose dans une loge latérale ovalaire ou "chambre de nymphose"

Quelques espèces françaises de Cicindèles :


La "Cicindèle des champs" Cicindela campestris, Cicindèle la plus commune en France surtout dans le Midi; il y a des variants portant sur l'étendue des taches claires, forme nominale (photo L.Laizier)


Autre Cicindela campestris femelle se nourrissant au dépens d'un Lygaéide Melanocoryphus albomarginatus (photo P.Falatico) - Autre Cicindela campestris mâle (photo J.P.Marino)


Gros plan sur la tête de Cicindela maroccana pseudomaroccana (photo de gauche)...




Diverses vues d'une femelle de Cicindela campestris début avril dans l'Oise (photos A.Wojtyra)


"Cicindèle pseudo-marocaine" méridionale (1,5-1,8 cm)-"Cicindèle hybride" sur littoraux sableux (1,5-1,8 cm)-"Cicindèle germanique" sur littoral et bord des eaux (0,8-1 cm)


Cicindela hybrida, 12-16 mm...(photos O.Kah et H.Maleysson)


Autre Cicindela hybrida femelle (photo M.Lamarlère) - Cicinidela hybrida transversalis avec la fascie médiane non anguleuse transverse (photo J.P.Lavigne, Cervières, Queyras)


Cicindela hybrida ssp.riparia : c'est surement la sous-espèce riparia car la tache humérale (épaule) est interrompue et la fascie médiane est moins anguleuse et non dilatée sur le bord externe, lunule apicale entière...(photos P.Falatico)




Autres vues d'une femelle de Cicindela hybrida ssp. riparia se nourrissant de fourmis sur le bord de la Durance (photos J.P.Lavigne)
(pour les mâles des Cicindèles, les 3 premiers articles des tarses antérieurs sont dilatés; chez les femelles de la ssp. riparia, le dernier article des palpes est métallique ce qui n'est pas le cas de la ssp. pseudoriparia...)


la "Cicindèle des bois" Cicindela sylvicola, 11-19 mm...(photos P.Falatico)


La "Cicindèle des Alpes", Cicindela gallica, 11-15 mm, lunule apicale disjointe (ce qui la distingue de l'espèce précédente) : pelouse alpine à 2200 m d'altitude (photo T.Bardagi) - Cicindela sylvicola en altitude dans le Queyras (photo C.Fortune)


Cicindela gallica : lunule apicale interrompue, fascie médiane non dilatée vers le bord externe, front glabre...(photo J.P.Lavigne (Cervières, Queyras)


Autre Cicindela gallica à 2000 m d'altitude en Savoie (on la trouve entre 1500 ert 2700 m dans les Alpes) photo T.Bardagi


Cicindela gallica avec sa lunule apicale interrompue (contrairement à Cicindela sylvicola) photo T.Bardagi, juillet 2013, Vanoise, 2350 m


Cicindela gallica : en ponte - surveillé par un Sarcophagide à droite (photos J.P.Lavigne, Cervières)


Formes typiques de Cicindela campestris, 12-15 mm de long : femelle - mâle (photos D.Frouin et M.Chevriaux)


Autres photos de Cicindela campestris capturée (puis relâché !) sur un chemin ensoleillé de mars 2007...
(il existe plusieurs sous-espèces...)


Cicindela campestris : on voit ici les 4 premiers articles antennaires rouge cuivreux (photo C.Fortune) - femelle en ponte (photo J.P.Marino)


Autre forme nominale de Cicindela campestris (photo A.Guibentif) - In copula (photo M.Chevriaux)


Autres Cicindela campestris in copula...


Cicindela campestris femelle (photo C.Fortune) - La copulation vue de face doit donner le frisson au petit peuphe des herbes....


Autre "prise de tête" chez Cicindela campestris (photo P.Falatico)


Autre Cicindela campestris : les 2 taches sombres de chaque côté de la suture élytrale indiquent une femelle...(photo H.Maleysson)


Cicindela campestris femelle..(photos A.Wojtyra)


Cicindela campestris campestris mâle...(photo M.Consolo, Italie du Nord)


Sous-espèce corse : Cicindela campestris corsicana - forme mélanique Cicindela campestris corsicana nigrita, taches blanches plus grandes et entièrement noire (Corse et Sardaigne) (photos C.Fortune en Corse)


La "Cicindèle germanique" Cicindela germanica et gros plan sur sa tête bien armée, environ10 mm, fine lunule apicale, localisée (photos P.Falatico)


Cicindela pseudomaroccana, femelle, sous-espèce de C.maroccana plus verte, 11-13 mm, tête et élytres teintés de pourpre...(photo P.Falatico)


Cicindela maroccana ssp.pseudomaroccana femelle...(photos J.P.Lavigne, Vinon-sur-Verdon)

et une dizaine d'espèces et sous-espèces françaises appartenant à la sous-Famille des Cicindelines...dont les plus grandes sont C. sylvicola, C.gallica, C.sylvatica et les plus petites C.arenaria, C.paludosa...


Calomera littoralis, 10-14 mm, longs poils blancs hérissant le labre, le front, les joues, les côtés du thorax et les pattes, sur les plages , se cache dans le sable dunaire...(photo A.Guibentif en Grèce)


Autre Calomera littoralis femelle, sur une plage de Vendée (photos P.Legros)




"Pullulation" de Calomera littoralis littoralis à l'île de Ré...(photos Y.Puntous)




La "Cicindèle des sables" Cylindera(Eugrapha) arenaria, 8 mm (photos J.P.Lavigne, Vinon-sur-Verdon)


La "Cicindèle à dessin flexueux" Lophyra flexuosa, 11-14 mm, brun bronzé rougeâtre ou vert ou bleu; avec oeufs d'ectoparasites à droite (photos J.P.Lavigne)


Autre Lophyra flexuosa, sur sables de molasse (photo G.Colombel, avril 2013, Drôme)




Autre Lophyra flexuosa : ici un mâle par la présence d'un pinceau de soies sous le 4e article antennaire...(photos J.P.Lavigne, Vinon-sur-Verdon)


Lophyra flexuosa in copula...(photos J.P.lavigne, bords de la Durance)
(on devine ici les 3 premires articles des tarses 1 du mâle plus élargis que ceux de la femelle)


Lophyra flexuosa forme verte : femelle - mâle (photos J.P.Lavigne, bords de la Durance)







Cicindèle afrcaine : Calomera aulica environ 13 mm, sur le littoral... (photos J.P.Lavigne, Sénégal)


Autre Cicindèle africaine : Habrodera nitidula, environ 10 mm...(photo J.P.Lavigne, Sénégal)


Une Cicindèle du Moyen-Atlas marocain : Platydela segonzaci (dét.Philippe Richoux) (photo C.Fortune)




Une Cicindèle Megacephalini du Pérou : Tetracha sp., environ 12 mm, tête, pronotum et base élytrale vert brillant, 2 grandes taches fauves à l'apex élytral, pattes fauves...(photos G.Rubatto)

Au Moyen-Orient, les Megacephalini sont représentés par Grammognatha euphratica


La "Cicindèle à grosse tête" Grammognatha euphratica trouvée morte, 19-26 mm; (photos C.Fortune, Ouzbekistan)
(Ekotsentr Jeyran spéialisé dans l'élevage d'espèces en voie de disparition. Il est situé dans le sud-ouest du désert Kyzylkum, à 42 km de la ville de Boukhara et a le statut d'une zone naturelle protégée)

En Afrique, les Megacephalini sont représentés par le genre Megacephala




La sous-Famille des Collyrines comprend des espèces tropicales qui chassent dans les arbres et dont les larves creusent des terriers dans le bois; on peut aussi citer des grosses Cicindèles des salines steppiques du Moyen-Orient du genre Tetracha...

Les Cicindèles sont donc des Insectes utiles par leur prédation sur de nombreux autres insectes dont les chenilles et les fourmis; ils échappent eux-mêmes à d'autres prédateurs par leur vitesse de course et d'envol, par leur changement de couleur et l'émission de substances chimiques pour certains (comme de nombreux Carabiques); ils sont adaptés aux sols meubles à végétation éparse, aux milieux ouverts (plages, chemins forestiers...) mais ces milieux sont soit le plus souvent envahis par la végétation ou piétinés; ces coureurs élégants sont donc malheureusement en régression


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